Quels sont les critères d'un bon film ? Que nous apportent les critiques? par l'auteur du blog

Ne serait il pas mieux de dire , j'ai aimé ou je n'ai pas aimé tel film, plutôt que de dire c'est un bon film ou un navet. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas dit on, et pourtant ... Je crois qu'il est positif de chercher à comprendre pourquoi on n'aime pas. Quant à comprendre pourquoi on aime ... La qualité, la beauté, ne seraient donc pas des valeurs "universelles», cependant ... Un bon film ne donne pas de réponses à un spectateur, mais les pose. Un bon, un « grand » film invite en permanence à la recherche. Un grand créateur ne cherche pas à séduire un public, c'est le public qui est séduit par les multiples interprétations que lui inspire une œuvre d'art. Un élève de Jean Renoir lui avait posé la question suivante : "Maitre" c'est quoi un bon film ? Renoir avait répondu: c'est simple. Vous projetez un film devant 100 spectateurs, si chaque spectateur voit le même film, alors c'est un mauvais film. Vous projetez un autre film devant les mêmes spectateurs. Si chacun des spectateurs voit un film différent (100 films) alors, c'est une œuvre d'art.
Que recherchons-nous dans un film ? : rire, pleurer (eh oui, ça existe!), se cultiver, rêver, s'évader de la réalité quotidienne ? Bien sûr la réponse est : c'est différent pour chacun, mais une autre réponse pourrait être: une même personne a envie (besoin !) selon son humeur du moment, selon le moment "t" dans le parcours de la personne en fonction du temps, de ressentir quelque chose de différent.
L'intimité entre un spectateur et l'écran est quelque chose de fabuleux. Peut elle exister à un niveau identique dans le théatre ? Dans un salle de cinéma, j'aime regarder un film seul. Cela permet de rentrer pleinement dans le film, de ne pas être dérangé par la personne qui nous accompagne. Par contre j'aime parler d'un film. Le "tranfert" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Transfert_%28psychanalyse%29) si difficile à "approcher ", est (selon moi) remarquablement traité dans le film "La rose pourpre du Caire" de Woody Allen. (http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rose_pourpre_du_Caire)
Y a t'il une attitude à privilégier pour aller "voir" un film ?. Je dirais qu'à partir du moment où l'on sait (il y a des moyens assez fiable) que le film en question est à classer dans les "grands" films , alors y aller en prenant un état de non jugement. Un état de "non jugement" veut dire que on laisse à l'entrée de la salle tous les outils de "défense" que l'on a forgé au fil des années avec des disciplines tel que l'Histoire, la géographie, la politique, la religion et à plus forte raison la psychologie et la psychanalyse. Qu'est que je ressens par rapport à cette image , à cette séquence d'images ?
Ainsi le récit ne convainc pas par ce qu'il affirme, mais par ce qu'il doute (pas parce qu'il affirme mais parce qu'il doute). Cette citation légèrement interprétée est de Jean Collet, un de mes Maitres à penser, qui pendant une dizaine d'années m'a imprégné de l'extrême richesse de son enseignement d'une approche du cinéma qui m'accompagnera toute ma vie.
Que nous apportent les critiques? Lire les critiques avant, est bien souvent à mon opinion un piège à éviter. L'industrie du cinéma a besoin de marketing pour sa productivité. Le sypnosis est tout autant un piège, à la fois parce dans un film ce n'est pas l'histoire qui est importante, c'est bien sûr la façon (si histoire il y a) dont elle est traitée.
La bande annonce de "La graine et le mulet" film de Abdellatif Kechiche  ne m'avait pas séduit et j'avais décidé que je bouderai ce film (conforté par le fait que c'est aussi le metteur en scène de "Esquive"). Un de mes meilleurs amis m'a conseillé d'aller le voir (bien sûr je fais aveuglément confiance à son "jugement").
Comment le synopsis suivant pourrait refléter la merveille de ce film:
"Sète, le port. Monsieur Beiji, la soixantaine fatiguée, se traîne sur le chantier naval du port dans un emploi devenu pénible au fil des années. Père de famille divorcé, s'attachant à rester proche des siens, malgré une histoire familiale de ruptures et de tensions que l'on sent prêtes à se raviver, et que les difficultés financières ne font qu'exacerber, il traverse une période délicate de sa vie où tout semble contribuer à lui faire éprouver un sentiment d'inutilité. Une impression d'échec qui lui pèse depuis quelque temps, et dont il ne songe qu'à sortir en créant sa propre affaire : un restaurant. Seulement, rien n'est moins sûr, car son salaire insuffisant et irrégulier, est loin de lui offrir les moyens de son ambition. Ce qui ne l'empêche pas d'en rêver, d'en parler, en famille notamment. Une famille qui va peu à peu se souder autour d'un projet, devenu pour tous le symbole d'une quête de vie meilleure. Grâce à leur sens de la débrouille, et aux efforts déployés, leur rêve va bientôt voir le jour... Ou, presque..."
Allez voir ce film, et pensez à toute l'importance du "presque" , le mot de la fin de ce synopsis paru dans Télérama.





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Quelques films que j'aime beaucoup ... mais vraiment beaucoup !

  • Adlon Percy: Bagdad café
  • Akin Fatih: De l'autre coté
  • Allen Woody: La rose pourpre du Caire
  • Anderson Paul Thomas: There will be blood
  • Bourdos Gilles: Et après
  • Bruno Dumont: L' Humanité
  • Buñuel Luis : Belle de jour
  • Canter Laurent: Entre les murs
  • Cayatte André: Nous sommes tous des assasins
  • Chabrol Claude: La Cérémonie
  • Chabrol Claude: La fille coupée en deux
  • Chabrol Claude: Le Boucher
  • Cimeno Michael: Voyage au bout de l'enfer
  • Coppola Sofia: Lost in translation
  • Depardon Raymond: 10ieme chambre correctionnelle
  • Depardon Raymond: La Captive du désert
  • Depardon Raymond: Vie moderne
  • Donnersmarck Florian: La vie des autres
  • Dreyer Carl: Gertrud
  • Dreyer Carl: La passion de Jeanne d'Arc
  • Eastwood Clint: Gran Torino
  • Eastwood Clint: L'échange
  • Edwards Blake: La party
  • Edwards Blake: Victor Victoria
  • Fassbinder Rainer Werner : Le marchand des quatre saisons
  • Fleming Victor: Autant en emporte le vent
  • Ford John: La Poursuite infernale
  • Ford John: La prisonnière du désert
  • Ford John: Qu'elle était verte ma vallée
  • Forman Milos: Amadeus
  • Hawks Howard: La Captive aux yeux clairs
  • Hawks Howard: Rio Bravo
  • Hawks Howard: Seuls les anges ont des ailes
  • Henckel von Donnersmarck Florian: La vie des autres
  • Hitchcock Alfred: Fenêtre sur cour
  • Hitchcock Alfred: Vertigo
  • Kechiche Abdellatif: La graine et le mulet
  • Kieslowski Krzysztof: Couleur bleu
  • Kieslowski Krzysztof: Couleur rouge
  • Kurosawa: Dersou Ouzala
  • Kurosawa: Les sept samourais
  • Leone Sergio: Il était une fois dans l'ouest
  • Lubitsch Ernst: Le ciel peut attendre
  • Malligan Robert: Un été 42
  • Mankiewicz Joseph L.: EVE (All About Eve 1950)
  • Mankiewicz Joseph L.: La comptesse aux pieds nus
  • Mungiu Cristian: 4 mois 3 semaines 2 jours
  • Ozu Yasujiro : Voyage à Tokyo
  • Pasolini Pier Paolo: L'évangile selon Saint Mathieu
  • Pialat Maurice: A nos Amours
  • Polanski Roman: Le pianiste
  • Quan'an Wang: Le mariage de Tuya
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